C’est théoriquement une affaire d’apparence, d’être au monde. Mais la mode, ou du moins son image, s’est tournée vers l’intériorité, l’émotion et les sentiments. Quelques pistes pour cette volte-face.
Si la mode est devenue une affaire d’image, à quelques hashtags près, la presse quotidienne cultive un espace où les mots construisent un récit et analysent les images que l’industrie produit en quantité. Journaliste au ‘Monde’, Carine Bizet est l’une des rares plumes de mode à couvrir les défilés – homme et femme – et à en proposer une lecture sans concession.
« nos concurrents ne sont pas Netflix, YouTube ou la presse papier, mais la musique et le sommeil »
Plus un texte sur la mode n’est aujourd’hui produit sans les qualificatifs éco-responsable, éthique, bio, recyclé, « sustainable ». Et si la mode n’était pas qu’affaire de raison et de morale ? Quid du désir de mode ? Réponse à visage couvert d’une amatrice de mode face aux enjeux esthétiques et climatiques.
Si des pans entiers de la presse ont aujourd’hui partiellement ou totalement migré vers le digital, certains sujets restent intrinsèquement liés au papier. À commencer par la presse de faits divers, dont « Détective » fut le précurseur en France, sous la houlette de… Gaston Gallimard.
L’artiste a décidé de ne pas laisser de traces de son travail, mais simplement des expériences et des souvenirs. Il a cependant croisé le chemin de professionnels comme d’amateurs éclairés, qui ont contribué à donner un certain écho à son travail ; en voici les 7 familles.
J’avais repoussé et repoussé le moment. L’idée d’être accompagnée me rassurait et j’étais persuadée que ce serait plus simple. Sinon à quoi bon ?
Depuis que chaque photographe, styliste ou graphiste est devenu son propre promoteur via les réseaux sociaux, le rôle de l’agent est-il devenu obsolète ? Tour d’horizon, à visage couvert, des changements qui affectent ces différentes professions.
If fashion has become a matter of image, give or take a few hashtags, the daily press cultivates a space where words build a story, and analyse the images that the industry is producing in such quantity. Journalist for ‘Le Monde’, Carine Bizet is one of the few fashion journalists who covers the shows – for men and women – to offer an uncompromising interpretation.
Internet a créé un appel d’air et c’est le film qui a rappliqué. Médias et marques en sont devenus friands et la communication s’en trouve reconfigurée. Mais quels sont les ressorts de cette industrie du film ? Quelques réponses à visage couvert.
Revenir sur une analyse passée (dix ans plus tôt) et regarder comment les intuitions se sont confirmées ou inversées. Mais nous sommes impatients et les années sous l’ère digitale comptent double. Retour sur une interview de Thomas Lenthal (Magazine n° 9, septembre 2012).
Dans « La Société autophage », Anselm Jappe défendait l’idée d’une société engagée dans un vaste processus d’autodestruction, notamment environnementale. Souvent vilipendée, parfois à tort, la mode en semble tout de même l’incarnation.
What is the grotesque called in fashionable state? A subversive body, a poem of protest deconstructing the violence of norms that, through our catwalks, speaks to the outrage toward our current system.
Robin Schulié a la mode pour passion. Directeur des achats pour Maria Luisa de 2002 à 2015 et également en charge de la collection en propre du célèbre multimarque, il a toujours promu des esthétiques exigeantes. Il embrasse désormais une carrière de merchandiser sur les collections femme et homme d’Acne.
Longtemps reléguées en périphérie sinon en province, les archives des marques de luxe retrouvent une certaine centralité, tant pour la création que la communication. Revue de détail à visage couvert.
There are countless qualifiers today to which no meaning is attached: eco-responsible, ethical, organic, recycled, sustainable... What if fashion wasn’t just a matter of reason and morality? What is changing in our desire for fashion today? Interview with an anonymous fashion lover facing the aesthetic and ecological stakes.
« Le film paraît plus cohérent, mais cela tient peut-être au fait qu’on a déjà parcouru une fois ce labyrinthe. En en sortant, on reste peut-être plus calme, mais toujours aussi ébahi de ce mélange d’invention débordante et de puérilité. »
Artiste politique, le suisse Gianni Motti privilégie l’intervention et l’action à la forme plastique. Mais il sait renverser la table : récemment représenté par la galerie Perrotin, il s’évertue à redonner une forme à l’argent
Le skate est une pratique autiste, d'un sport lui-même autiste.
"en seize années d’existence, de 1957 à 1973, ‘Evergreen Review’ est à la fois encensée, vilipendée, attaquée, voire interdite dans certains endroits et saisie dans d’autres"
Quid de la beauté en 2019 et au-delà ? Loin du bien-être usuel, le magazine papier ‘Dazed Beauty’ livre une fantasmagorie en numérique, où les miroirs enchanteurs des réseaux mutent pour des horizons quelque peu dystopiques – où le beau bizarre baudelairien flirte avec les lubies du ‘biohacking’, et le tube de gloss avec une aile de dragon.
‘The film seems more coherent, but it may be due to the fact that we have already gone through this labyrinth before. On leaving, we may be calmer, but still astonished by this mixture of abundant invention and childishness.’ 1
De quoi le grotesque est-il le nom en pays mode ? D’un corps subversif, d’une poésie contestataire, qui déconstruisent la violence des normes et de nos parades, et disent peut-être aujourd’hui les outrances d’un système.
Le mot ou la chose ? L’œuvre ou l’artiste ? Il arrive que les deux coïncident ou du moins fassent corps. Ou pas.
La florissante maison anglaise Burberry, qui a entretemps laissé le « s » au vestiaire et la calèche au square, trace une autoroute vers l’avant, avec une accélération perceptible et une appropriation du nouveau. La marque apparaît gravée comme l’éternité de la famille royale : inaltérable, imputrescible, et se saisissant cependant des nouveaux médias, des systèmes et des langages éditoriaux, avec plus ou moins de virtuosité.
En convoquant la figure de l’homme indifférencié, les collections masculines du Printemps-Été 2019 esquissent de nouvelles formes de masculinité. Réaffirmée ou reniée, quel devenir pour la notion de virilité ?
C’est entre les agences de mannequins et les marques ou les magazines que le directeur de casting opère. Il connaît les goûts du moment et a en mémoire des centaines de profils. Intermédiaire, il apporte une plus-value créative dont les acteurs ne se privent plus.
By summoning the figure of undifferentiated man, the Spring-Summer 2019 men’s collections draft new forms of masculinity. Reaffirmed or abandoned, what will become of virility?
It’s theoretically a matter of appearance, a way of being in the world. But fashion, or at least the fashion image, has turned towards interiority, emotion and feelings. Here are a few clues in order to understand this change in direction.
"Trend" has become an adjective and has gradually lost its meaning. It is, however, a concept inherent to fashion, to be tamed in ten points.
L’arrivée du digital a lissé les informations, ignorant leur hiérarchisation ou leur énonciateur. Entretemps, marques comme médias ont développé leurs propres canaux de communication. Voyons comme les rôles ont été redéfinis entre magazines de style, marques et lecteurs. À visage couvert bien entendu.
La mode n’inventerait plus rien. Elle ne ferait que recycler, ressusciter, remixer. Elle ne serait plus capable que de farfouiller mélancoliquement – ou hystériquement – dans ses propres archives, dans les greniers de sa gloire et de son inventivité passée…
Quelques initiatives d’une galerie suisse – une récente participation à la Fiac et une autre, plus ancienne, à Art Basel Miami – sont prétexte à éclairer des affinités entre industries de l’art et de la mode.
Un protocole simple et un projet : donner une nouvelle chance à l’alcôve, fût-elle numérique, à travers des correspondances aléatoires, échangées sur Tinder avec des inconnus.
Fashion seems to no longer invent anything, it only recycles, resurrects, remixes. Apparently it’s only capable of wandering sorrowfully – or hysterically – amongst its own archives, in the attics of its glory and its former creativity. It’s even content to simply recuperate, as they are, forms that it invented ten or twenty years ago at best…
Si la multiplication des fondations privées a récemment reconfiguré le paysage artistique, la puissance publique reste un opérateur majeur en France. D’où l’idée d’en décrire les mécanismes et les représentations, à visage couvert.
The digital age has flattened out information, effacing hierarchies and points of view; meanwhile, brands and media have developed their own communication channels. We’ll examine how roles have been redefined between style magazines, brands and readers. Anonymously, of course.
L’air du temps, une musique, la pochette de disque illustrée et une pincée d’audace éditoriale… voici quelques ingrédients qui ont permis à « Jazz Magazine » de s’imposer comme une référence de l’aventure Filipacchi.
Une journée, un taxi, un voyage à travers une capitale et un peu plus que ça.
Si la consultation des écrans bouleverse notre paysage cognitif, le livre reste un réservoir de connaissances qui ignore l’obsolescence. Les éditions Jean Boîte publient des livres étroitement liés au digital et aux flux d’images qu’il génère. L’occasion de mettre en perspective deux technologies faites pour s’entendre.
Artiste ou as du marketing ? Richard Orlinski est ignoré des amateurs d’art, mais compte parmi les plus gros vendeurs français – signe que volume et qualité ont peu à voir. Il n’en demeure pas moins un indice de ce que grand public et acteurs publics comme privés considèrent comme art.
Léo S est assis sur un tabouret, au bar du Bedford, et paraît confortable. Comme s’il était chez lui dans cette ancienne maison de plaisirs. Il habite en face dans la rue, l’hôtel des la Rochefoucauld, « construit en 1872 pour fêter la Commune, l’écrasement de la classe ouvrière »…
« Octave revient de loin. Pour lui la vie sans cocaïne est presque une découverte. C’est un peu comme la vie sans télé pour certains. Tout est plus lent et l’on s’ennuie vite. Il se dit que c’est peut-être ça le secret qui sauverait le monde : accepter de s’ennuyer. Pas facile. »1
« la plupart des marques continuent à penser qu’elles sont au-dessus de leurs clientes, qu’elles en savent plus qu’elles »
Philosophe, auteur et commissaire, Federico Nicolao interroge l’arrivée des fondations d’art privées dans le paysage parisien. Où les enjeux relèvent autant de l’image que de l’urbanisme…
Aujourd’hui entrepreneur, Michel Campan Paoletti a dirigé le digital de Lancôme, le marketing de Dior et a imaginé l’e-commerce d’Hermès en 2000. Toujours entre Paris et Hong Kong, il a monté plusieurs start-up et compare le luxe à une religion et explique pourquoi la Chine a un temps d’avance.
Durable, éco-responsable, éthique… le design a retrouvé une raison d’être en verdissant ses process et ses objets – bien souvent surabondants. Quid de la mode ? Si les préoccupations écologiques sont présentes, elles entrent en conflit avec le désir de mode, qui se laisse difficilement dicter sa loi.
Les femmes billboards sont des utopies de proximité. Elles s’autoproclament porte-manteaux rentables et proposent leur image au plus offrant pour la livrer en pâture à un public en quête de style et de sens. Ce business est en réalité le glissement naturel des désirs…
« On a fait comme ça parce qu’on n’avait pas d’argent. » « Parce qu’on n’avait pas le choix. » Défiler dans des lieux miteux, pratiquer le casting de rue (ou de proches), récupérer, recycler, montrer des vêtements inachevés…
Un contrôle obsessionnel de l’image, une organisation quasi militaire, une stratégie digne d’une agence de publicité… Koons est tout ça, et artiste aussi. Discrète incursion dans une réunion de famille imaginaire, avec 7 convives.
Une correspondance à sens unique. Pas d’enveloppe ni de timbre, mais une attention presque quotidienne, comme une addiction. Toujours ce besoin d’alimenter la flamme, malgré la distance, qui n’est plus seulement géographique, mais s’augmente aussi de virtuel.
Entre engouement et tendance, réalité et fiction, les marques sont revenues au même niveau que l’être humain : elles sont en compétition avec les profils extraordinaires et le commun des mortels.
Slavs and tatars, duo d’artistes composé de Payam Sharifi et Kasia Korczak, produisent depuis dix ans des installations, donnent des conférences, mais surtout éditent des livres et organisent des lectures.
Opus international. Derrière cet intitulé paraît, en avril 1967, non pas une revue musicale comme la définition même du terme « opus » le laisserait entendre, mais une revue d’art et d’images.
Instagram, avec ses Instagirls et ses Instaboys, aurait-il avalé tout cru le système de la mode ? Agnès Rocamora, sociologue des nouveaux médias, scrute la mutation numérique. Comment la mode se fabrique-t-elle et se consomme-t-elle sur le runway en 2D des smartphones ? Petites nouvelles du front.
Les cursus mode se sont multipliés, attirant toujours plus d’étudiants bien que les formations soient majoritairement payantes. Outre la fascination que constitue le monde – merveilleux – de la mode, une autre raison peut être la professionnalisation qu’offrent ces formations. Mais est-ce un bon calcul ?
Bien avant l’ère Photoshop, Guy Bourdin crée des images étonnantes : des corps tronqués, des couleurs saturées et des mises en page dérangeantes. Récits à double lecture d’une rare complexité…
Son sourire et sa bonne humeur sont familiers à qui met le nez dehors en fin de journée – pour des mondanités, s’entend. Saskia Lawaks couvre la nuit depuis près de sept ans, hier pour Vogue, T ou Purple, et de plus en plus pour des marques, devenues elles-mêmes médias.
Tout autant que des vêtements ou accessoires, ce sont des rendez-vous que l’industrie du luxe propose, applications digitales aidant. Le luxe n’a jamais semblé aussi proche, bien qu’il soit aujourd’hui largement dématérialisé. Petit voyage à visage couvert au pays du divertissement et du luxe.
Tour à tour admiré et déconsidéré, Damien Hirst a marqué les trois dernières décennies de l’art contemporain de sa provocation et de son acuité. Portrait à travers les 7 rencontres qui ont accompagné et façonné son parcours.
L’opposition entre mode et vêtements, sous-entendu entre habits futiles et « vrais vêtements », nourrit aujourd’hui le travail et le discours de certains designers, se donnant pour projet de revenir à un vêtement « réaliste ». Mais de quoi est-il question quand on parle de vêtement « réel » ou de « vrai » habit ?
De la photographie pictorialiste au reportage de guerre, des commandes commerciales au commissariat d’exposition, Edward Steichen a unifié les pôles antagonistes de la pratique photographique. Des fragments épars qu’il rassemble dans un récit autobiographique et sous le label d’auteur.
À Paris, entre in et off, le calendrier des collections de prêt-à-porter enchaîne pas moins de cent défilés sur neuf jours. Mais à quoi bon s’échiner à lancer des filles piétiner de long en large sur des podiums ?
Politique et morale, la mode l’est forcément, qui épouse les mœurs et son temps. Avec l’avènement de la mode « pudique », il se pourrait qu’elle devienne aussi religieuse. En 1998, Terry Richardson signait pour le magazine i-D une série mode sur le thème du voile…
Comment fabrique-t-on une image publicitaire ? Quels sont les arbitrages entre le photographe et la marque ? Et comment le digital a transformé les process… Toutes questions que l’on abordera discrètement avec notre interlocuteur à visage couvert.
Photographe de mode français, Gilles Bensimon a débuté sa collaboration au magazine Elle en 1967. Installé à New York depuis 1985, il a participé au lancement de l’édition américaine dont il deviendra directeur de création de 1999 à 2009.
Il appartient à cette catégorie d’artistes dont on identifie les créations au premier coup d’œil : Jean-Michel Othoniel semble naviguer entre art et luxe, travail personnel et commande, sans opérer de réels compromis. Portrait en 7 familles.
Morosité, crises et tristesse… la mode a absorbé des cycles d’émotions humaines. Arrivée au bord de la moue et des grimaces, elle fait revivre les cœurs vivaces d’une innocence révolue.
Né en Belgique, de parents italiens, Étienne Russo a fait l’école hôtelière de Namur avant de devenir mannequin et de débuter une longue collaboration avec Dries Van Noten, dont il prend en charge la production des défilés
Il a déjà bouleversé nos vies, quotidiennes mais aussi créatives, et ce n’est pas fini : le digital continuera d’imprimer sa marque, fût-elle immatérielle. Alors, autant voir où nous en serons dans dix ans. Le voyage se fait en compagnie de Xavier de La Porte, journaliste à France Culture.
L’engouement pour le design pendant la décennie précédente a laissé la place à une curiosité plus diffuse pour la décoration, l’architecture d’intérieur ou le mobilier d’exception. Retour – à visage couvert – sur ce glissement et ce qu’il indique de l’époque.
On ne parle plus de publicité, mais de brand content. Pour autant, ce sont toujours des agences de publicité qui pilotent les projets. Mais pour combien de temps ? L’avenir semble dévolu aux free-lances et aux structures plus réactives. Tour d’horizon à visage couvert.
je ne veux même pas savoir ce qu’il fait avec mon fantôme, s’il accomplit des gestes obscènes, s’il va contre ma volonté
Directeur artistique, éditeur, photographe, peintre, sculpteur… Alexander Liberman a joué un rôle influent dans la définition de la culture américaine. S’il n’y a jamais eu de style Liberman clairement défini, il a bénéficié d’une longévité professionnelle exceptionnelle au sein du groupe Condé Nast.
Le paysage des médias est sans cesse reconfiguré par l’apparition de nouveaux médias sociaux, dont Periscope est le dernier exemple. Nous avons eu la chance de nous projeter en 2026, accompagnés d’un expert, Philippe Thureau-Dangin..
Salué par le prix Marcel Duchamp, Julien Prévieux développe une pratique qui rend visible, souvent à travers la chorégraphie, des situations de contrôle et de privatisation de nos vies.
Le digital a bouleversé l’univers de la presse dès lors que des personnalités sont devenues elles-mêmes des médias. Comment les marques de luxe ont-elles composé avec ce nouveau paysage et quel rôle est aujourd’hui dévolu à la presse ? Quelques pistes évoquées à visage couvert.
L’invention de la presse de reportage est concomitante de l’invention d’appareils photographiques légers, qui renvoient une image du monde alors inédite. Paris Match sera l’un des titres phares de cette presse, jusqu’aux années 1960.
Il est partout et nulle part – physiquement du moins, puisque assigné à résidence en Chine. Ai Weiwei aime à fabriquer sa propre mythologie parallèlement à ses œuvres. Artiste politique, bon communicant et pas mauvais vendeur… il ne fallait pas moins de 7 familles pour cerner l’artiste et le personnage.
« Comme vous pouvez le voir, le R et le A dessinent des beaux seins, symboles d’une France séductrice et féminine. »
« à artpress nous avons été très critiques avec la politique de jack lang, que nous trouvions démagogique. je n’aime pas que l’on dise : "tout le monde est artiste" »
« aujourd’hui, ce ne sont plus uniquement les photographes professionnels qui prennent des photos, mais la salle entière depuis son smartphone. quand on conçoit un décor, on ne doit pas forcément de l’envisager de façon spectaculaire, mais intéressante à 360° »
« tu veux émerger [sur twitter] ? dis n’importe quoi, mais souvent. quitte à dire des banalités ou à retwitter »
À quoi rêvent les stylistes ? Plateforme drôle et dandy réservée aux happy few, le compte Instagram de Camille Bidault Waddington cultive la curiosité et l’association libre.
Impossible de mettre le nez dehors sans les voir. Utopique de circuler sans les rencontrer déambuler, hagards, le téléphone collé à l’oreille, dessinant des cercles irréguliers ; le piéton reste une curiosité dont on pourrait se passer.
une griffe de mode ne se définit plus seulement à travers ses silhouettes, mais bien plus encore à travers les photos, films et autres supports visuels qui les capturent et les disséminent
Le récit, ce n’est pas ce qui me semble le plus important dans la littérature
LU. Deux lettres. Franchement, il n’était pas gâté. Comme si c’était facile de créer de la proximité consommateur avec seulement deux lettres.
De foires en biennales, de ventes aux enchères en vernissages, Emma Barakatt court le petit monde de l’art contemporain depuis quelques décennies. Peu bavarde et très curieuse, elle retient tout ce qu’on lui dit.
À deux ou trois roues, on en croise des dizaines tous les jours et ils semblent avoir été élus « moyen de locomotion le plus pratique/rapide/économique ». Tout le monde aime le scooter. Mais pas nous.
À quoi ressemble le site d’un artiste, considéré par la critique comme le maître de l’appropriation ? À un labyrinthe d’images et à une mise en abîme des pratiques digitales contemporaines. Portrait du plasticien en vampire lubrique et bibliophile.
Il faut parfois procéder à un état des lieux : relever comment les rôles évoluent, mesurer les effets de mode, identifier les tendances de fond et se demander si le digital a changé la donne. Tour d’horizon à visage couvert.
Paris est une fête. La capitale de la mode. Et la mode un métier on ne peut plus social. Pour communiquer, générer du rêve et asseoir leur puissance, les griffes développent moult événements. Revue de détail de ces manifestations qui relèvent de l’obligation professionnelle autant que de la partie de plaisir.
Jamais Valentin Joos n’aurait pensé qu’il se retrouverait si bas. Fresnes, dans son imaginaire, c’était un lieu pour les exclus, les non-assimilables, les grands bandits.
« Le vrai luxe, c’est de vivre dans un cadre lumineux et gai, largement aéré, bien chauffé, le moins de gestes inutiles, le minimum de serviteurs »
Printemps 1995, 2005 et 2015. Quand j’étais marié et que je vivais dans le 11e, il y a presque vingt ans maintenant, je croisais souvent Christian Lacroix et Alain G. dans la rue de Charonne. Sans jamais leur avoir adressé la parole, ils étaient déjà à mes yeux inspirants, souriants, élégants.
Le printemps parisien dévoile cette année un nombre impressionnant d’expositions de mode. En ses chapelles habituelles, mais aussi en d’autres lieux moins familiers des chiffons, de la Cité de l’histoire de l’immigration au Grand Palais.
Dans le Paris des années 1980 émergent un certain nombre de créateurs qui y mèneront carrière, dont certains venus du Japon. Leurs noms sont nouveaux et leurs vêtements sans compromis. Le succès est immédiat et influencera les décennies suivantes.
L’industrie du luxe a fait de l’exposition un système de communication très sophistiqué. De la marque comme valeur culturelle à la mise en avant de produits, les possibles sont multiples. Tour d’horizon des enjeux et stratégies avec un expert et à visage couvert.
On les remarque comme des ovnis dans le tunnel pub à l’entrée des magazines, sans produits, déroutants, à l’image d’un nom énigmatique. Retour sur les campagnes de Comme des Garçons et décryptage argumenté.
Pour un photographe, être représenté par un agent est un accélérateur de carrière. Maîtrisant les stratégies de visibilité, la culture des marques comme des agences, il est un observateur privilégié de l’évolution du métier de photographe. Entretien à visage couvert.
Dans le Paris des années 1980, émergent un certain nombre de créateurs qui y mèneront carrière, dont certains venus du Japon. Leurs noms sont nouveaux et leurs vêtements sans compromis. Le succès est immédiat et influencera les décennies suivantes.
C’est bien joli d’avoir plusieurs métiers, dont celui d’être hyper visible n’est pas le moindre. Donc une équipe et un site qui présente la vista, les collaborations et les pièces indispensables – car Anna Dello Russo est avant tout styliste.
Certains mots sont usés jusqu’à la corde. Devenu adjectif, « tendance » s’est peu à peu vidé de son sens. C’est pourtant un concept inhérent à la mode, à apprivoiser en dix points.
Un éditeur de livres fait appel à un directeur artistique de magazine de mode pour réaliser une revue érotique très visuelle. Hier ? Non, en 1970… L’éditeur est Christian Bourgois, le DA Roman Cieslewicz, et la revue : Kitsch.
Le mot "vintage" est tellement utilisé quotidiennement par l'industrie de la mode qu'on peine à croire qu'il se réfère au passé. Retour en dix points sur le mot et la chose.
The word "vintage" is so much used daily by the fashion industry that it is hard to believe that it refers to the past. Here is a ten-point look back at the word and the thing.
On n’emploie plus le terme « cool », ou alors au deuxième degré. Le concept a pourtant une histoire, qui se construit contre l’establishment. Retour en dix points sur une notion rebelle.
We no longer use the term "cool", or second degree. However, the concept has a history, which is built against the establishment. A ten-point review of a rebellious notion.
Les choses agaçantes sont omniprésentes. Alors pourquoi garder son flegme quand on peut également s’en énerver ?
Les magazines de mode servent à montrer des vêtements, c’est entendu. Autrefois destinés à de riches privilégiés, ils ont accompagné la démocratisation du prêt-à-porter, jusqu’à la mode de la rue. Retour sur une histoire mouvementée.
Fashion magazines are used to show clothes, of course. Once intended for the privileged rich, they have accompanied the democratization of ready-to-wear, right up to street fashion. A look back at an eventful history.
Mise en scène commerciale, « preview » pour les journalistes, événement spectaculaire… le statut du défilé a évolué en un siècle et demi, mais tout semblait déjà présent aux balbutiements. Démonstration en dix points.
Commercial staging, "preview" for journalists, spectacular event... the status of the parade has evolved in a century and a half, but everything seemed to be already present in its infancy. Ten-point demonstration.
C’est l’empirisme qui a été le père du mannequin tel que nous le connaissons. Des modèles de boutique aux podiums de défilé en passant par la publicité, petite histoire en dix points.
Empiricism was the father of the mannequin as we know it. From shop models to catwalk catwalks to advertising, a little story in ten points.
Je crois résolument au pouvoir de la négation. Cela ne veut pas forcément dire qu'on revoit ses attentes à la baisse; au contraire, la négation exige une forte responsabilité.
C'est la rentrée. les gens se retrouvent après des semaines sans se voir. c'est le moment de reprendre contact.
« J’ai peur qu'ils ne se mettent à chuchoter quand la sonnette retentira. "Qui cela peut bien être? Je ne vois pas du tout. Nous n'attendons personne. Et nous qui espérions passer une soirée tranquille". »
« Oh la la se dit B. C'est un piège. Surtout ne pas dire « je n'ai rien compris ». Insister sur la qualité du son, la beauté de l'image, cette utilisation tellement particulière des archives et de la vidéo »
Le graphisme est l’une des seuls activités créatives qui n’a pas ou peu à subir l’épreuve critique ; chaque mois, notre environnement visuel s’étoffe de nouveaux logos, sans qu’aucune sorte de commentaire ou de regard extérieur ne soit porté sur eux.
Comment Laurence Behar, responsable de l’identité visuelle et sonore SNCF, peut-elle sérieusement dire que le choix des lettres capitales est lié au fait que nous avons affaire à une « grande » entreprise ?
symbole le plus suranné des années 90, l’arc de cercle-croissant mou a été appliqué aussi bien à des sociétés de roulements à billes qu’à des enseignes de magasins de matelas
Parfois, il nous arrive d’être contre quelque chose, viscéralement. De ne pas en supporter l’idée, la vue ou même l’évocation. Premier coup de sang : la valise à roulettes.
Depuis 2016, Pierpaolo Piccioli a pris la tête de la Maison, laissant Maria Grazia Chiuri filer chez Dior, la sœur jumelle française. La figure de la Bella Donna – première dame chic, rouge et régnante – sonnait le *la* esthétique de Valentino. Mais, depuis, quoi de neuf ?
Nous sommes tous des Américains. Ou presque. Mr Lauren (Ralph) a gagné 16,14 millions de dollars cette année (salaire + bonus). Mais l’avenue de Clichy, en bas de chez moi, n’est pas Madison Avenue. Ici, les boutiques d’habilleurs de luxe s’appellent Sim.H, Sapiens, Rebecca Story, Jabi et Karilincoln
Difficile d’y échapper si on convoite un poste la tête d’une école ou d’un centre d’art : les commissions sont ces assemblées étranges, dont les membres choisis de manière parfois mystérieuse élisent leur candidat dans un apparent consensus.
Rencontre avec Édouard Levé, un artiste qui, à travers ses images et ses livres, choisit l’actualité et les médias comme matériau.
Que désire-t-on quand on a envie de mode ? De distinction sociale, de pouvoir érotique ? Peut-être d’air frais tout simplement, d’un ciel nouveau. Changer de vêtements comme on changerait de vie en rêve : voilà certainement l’un des fondements souterrains de ce que l’on peut appeler la pulsion de mode.
Nous produisons, regardons, montrons un nombre d’images exponentiel, digital et réseaux aidant. Mais cela change-t-il notre perception de l’image, et observe-t-on des répercutions dans le marché de la photographie de collection ? Quelques réponses à visage couvert.
Artiste sans concessions dont l’identité plastique est reconnaissable entre toutes, Thomas Hirschhorn a un parcours émaillé de rencontres déterminantes ; résumé en 7 familles.
Si mode et image – celle qu’on renvoie, qu’on se fait de soi-même et aujourd’hui qu’on publie – sont étroitement liées, leur coïncidence n’a jamais été aussi puissante qu’avec l’avènement des réseaux sociaux. Plus surprenant : les historiens de la mode semblent y retrouver leurs petits.